- En quelques mots, quelle est la spécificité de votre projet ?
Clara Van Der Hecht : Myfuture et Moi dans 10 ans, par le biais de la plate-forme stagedecouverte.fr, allient la découverte du numérique à la découverte du monde professionnel dès la classe de 3e.
Notre défi : rendre attractives les offres de stage auprès des jeunes filles.
Le problème de recrutement des entreprises auprès des jeunes femmes est dû au peu de connaissance et à l’image qu’elles ont des métiers du numérique. Au lycée, il est déjà trop tard pour donner envie aux jeunes filles de s’y orienter !
Xavier Cheney : Un escape game pédagogique mobile, c’est un projet un peu farfelu ! Parallaxe 2050 est une idée innovante issue de la volonté d’une académie et non d’une association de bousculer les codes.
- Quels ont été les grands jalons qui ont marqué le projet ?
Clara Van Der Hecht : Il a d’abord fallu se documenter auprès d’autres associations et d’universitaires sur l’enjeu de la mixité avant d’adapter la plate-forme de stages existante et y mettre en valeur ceux dans le numérique.
Nous avons aussi accompagné les acteurs du numérique, notamment les entreprises, vers l’accueil de ce nouveau public.
Ainsi, un travail d’ingénierie pédagogique a été nécessaire avec la création de guides de sensibilisation et d’outils pour favoriser l’accueil de jeunes femmes en entreprises. Nous avons également travaillé avec les jeunes sur les stéréotypes de genre.
Xavier Cheney : Nous avons eu quatre grands moments : d’abord la validation du projet par Femmes@Numérique fin 2019. Début 2020, nous avons gagné en flexibilité grâce au financement de Fréquence école, une association lyonnaise très impliquée sur les enjeux de féminisation, pour développer le container. Ensuite, l’inauguration dans un lycée de Valence en octobre 2020. Enfin, le container s’est déplacé à Grenoble. Il a ensuite été déployé dans trois lieux. Il est actuellement à Lyon et rejoindra bientôt Montélimar !

- Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ?
Clara Van Der Hecht : La crise sanitaire a compliqué les choses ! Le télétravail a empêché l’accueil de stagiaires en présentiel, et le stage de 3ème a finalement été annoncé comme facultatif. Les entreprises ont eu du mal à se projeter sur l’après et donc à s’engager à accueillir des jeunes.
Xavier Cheney : A ses débuts, le projet était bien avancé mais nous manquions de financements. Aujourd’hui encore, le container manque de robustesse et mériterait une version 2 améliorée. La crise a aussi impacté la médiation dans les lycées, le nombre de passages d’élèves a été restreint. Heureusement, nous avons pu utiliser le container lors du 3ème confinement !
- Au-delà du financement, qu’est-ce que Femmes@Numérique vous a apporté ?
Clara Van Der Hecht : Nous avons profité d’un véritable accompagnement. Les échanges réguliers aident à prendre du recul et à nous améliorer. Ils facilitent les mises en relations sur tout le territoire, avec des chercheurs, des associations partenaires.
Femmes@Numérique apporte beaucoup de visibilité parce qu’elle engage un certain nombre d’entreprises.
Xavier Cheney : Le soutien continu de Femmes@Numérique permet de jalonner le projet et d’avoir un regard extérieur très utile. Cela nous aide à nous relancer, à nous interroger.
- Quelles ont été les plus belles réussites de cette année ?
Clara Van Der Hecht : Nous avons su nous adapter au contexte sanitaire pour continuer à sensibiliser les jeunes, notamment à travers une semaine de découverte virtuelle des métiers du numérique à laquelle 1 500 jeunes ont participé. Le projet Numérique pour toutes c’est aussi : 18 « lives métiers » sur le numérique avec plus de la moitié des intervenants femmes, 9 « lives métiers » avec Pôle Emploi et un public très large. Et puis pas moins de 8 semaines de découverte en virtuel. La réussite est telle que le projet est étendu aux métiers techniques et scientifiques !
Xavier Cheney : Un super bilan ! Voir les filles et les garçons dans le container. Voir les stéréotypes de genre se gommer. Les filles se rendent compte qu’elles y arrivent autant que les garçons et que le numérique s’ouvre à elles. Les retours positifs du personnel des lycées et des élèves eux-mêmes sont le plus beau marqueur de réussite. Si c’était à refaire, nous ferions pareil, avec juste un peu plus de communication.
- Comment envisagez-vous la suite du projet ?
Clara Van Der Hecht : Nous poursuivons sur un format virtuel 100% à distance sur des temps courts pour permettre aux jeunes de se projeter dans les métiers du numérique lors de leur recherche de stage. Nous souhaitons poursuivre nos actions avec des rencontres supplémentaires et visionnables en replay.
Objectif : 3 000 offres de stage de découverte technique et scientifique et ouvrir la plateforme à un public plus large : bac pro, stages longs, alternance.
Nous souhaitons renforcer la sensibilisation des jeunes aux stéréotypes de genre pour la rentrée 2022, en nous ouvrant à un nouveau public : les élèves de 4ème. Nous aimerions aussi reprendre les visites d’entreprises avec les élèves.
Xavier Cheney : Prochaine étape : la suite du financement : définir un budget prévisionnel et re-mobiliser les partenaires. Il nous faut aussi stabiliser le container pour le préparer à la rentrée de septembre 2021 et planifier son tour de France. A plus court terme, nous cherchons également des alternatives pour mettre à profit le container pendant les vacances d’été.
Pour découvrir les résultats et les ressources produites par les 7 projets de l’appel à projets 2019 : cliquez ici.