Parce que de l’inspiration naît l’action :
8 février 2024, journée présidée par Elisabeth Moreno, présidente de Femmes@Numérique
Imaginons-nous Inspirons-nous Réinventons-nous

« Il est de notre responsabilité collective de mettre en place un numérique responsable, de confiance et inclusif pour l’intérêt général des générations futures. »
Les Assises en replay
Ouverture
Le monde numérique c’est l’art, la santé, la musique, le bâtiment, la transition énergétique, la mobilité, la réindustrialisation, le spatial, la cybersécurité,… Pourtant seulement 17% des femmes seulement travaillent dans les métiers et filières du numérique. Comment se fait-il que le passage à l’échelle soit si difficile ?
Ayant l’objectif d’au-moins 30% parce que toutes les filles rêvent de construire un monde meilleur plus juste et plus équilibré.
C’est sur ces mots qu’Elisabeth Moreno a introduit la journée des Assises, lançant une journée de débats, de données, d’inspirations et de partage de bonnes pratiques.
Temps fort #1 : Imaginons-nous
Souhaitons-nous un monde sans femme dans une économie numérique en croissance façonnant notre société ?
L’économie numérique pèse de plus en plus lourd et contribue fortement à la croissance de l’économie puisque les prévisions sectorielles tablent sur près de 6% en 2024. C’est surtout 1 emploi sur 6 à pourvoir.
Pourquoi se priver de 50% des talents alors qu’il faut combler ces besoins en recrutement ?
Le rapport du Haut Conseil à l’égalité, dont la présidente Catherine Ladousse a rappelé les enseignements, pointe du doigt la persistance des stéréotypes de genre dans le choix des carrières et du sexisme dans beaucoup d’environnements de la tech.
L’enjeu majeur est de débiaiser la technologie, en particulier dans la construction des algorithmes et des outils utilisant l’IA afin que chacun et chacune puissent se retrouver dans un monde qui lui ressemble.
A travers les témoignages de Daniella Tchana et d’Elisabeth Richard, il a été rappelé l’importance de donner le goût des mathématiques dès le plus jeune âge. D’abord parce que les maths n’ont aucune raison d’être genré et ensuite parce que les STEM en général sont un formidable vecteur de contribution positive aux changements du monde: changements technologiques, culturels, sociaux et sociétaux. L’ambition est de mettre KO les déterminismes.
Temps fort #2 : Inspirons-nous
Même les baleineaux ont des mentors !
Nous sommes allées puiser dans le dépassement sportif l’idée qu’il faut encourager les femmes à prendre leur place. Diandra Tchatchouang, médaillée olympique en basketball a partagé son expérience et son parcours de résilience et de discipline pour trouver sa place.
A travers en particulier l’éclairage approfondi d’Emmanuelle Joseph-Dailly pour comprendre d’où venaient nos biais, il a été souligné l’importance de recréer des narratifs enthousiasmants et ne pas en faire porter la charge aux femmes seulement.
Les récits de Nathalie Azoulai, romancière interrogent sur notre rapport à la langue et en particulier la nouvelle langue vernaculaire qu’est la langue informatique. Comme tout langage, il faut en saisir la syntaxe, les nuances, le vocabulaire. Nathalie Azoulai, prix Médicis 2015, nous a invité à avoir de la curiosité pour les langues des uns et des autres.
Le tour de tables des parcours entrepreneuriaux a rappelé pour chacune que le chemin était particulièrement caillouteux. Outre les difficultés inhérentes à la création d’entreprise, les aléas féminins – comme la grossesse au moment se sa levée de fond- ou les stéréotypes très ancrés – « si votre business plan était si solide, votre mari aurait investi » – ont compliqué les parcours. Malgré ces poids, ces témoignages d’entrepreneures ont illustré la force de l’envie de changer le monde et d’avoir de l’impact. Les filles aussi rêvent grand et peuvent devenir astronaute.
Temps fort #3 : Réinventons-nous
Il est temps d’accélérer le changement d’échelle
Dans les grandes organisations, de nombreuses actions ont été menées pour atteindre plus rapidement le 30% de femmes, en particulier dans les sphères dirigeantes. Faire venir ses filles au travail, soutenir les période de maternité, présenter des options de carrières au sommet sont autant de bonnes pratiques pour continuer à inspirer les femmes et faire de l’entreprise un lieu a minima « safe » et si possible d’épanouissement.
Les trophées remis à CGI, mc2i et à l’INRAE illustrent le fait qu’il est possible de changer la donne dans les filières et métiers du numérique. Malgré la « gender fatigue » qui pourrait s’installer les femmes ont encore beaucoup d’énergie pour changer le monde.
Galerie Photos






Participants

Elisabeth Moreno

Delphine Pouponneau

Elisabeth Richard

Clémence Jarry

Clarisse Blanco

Nathalie Azoulai

Axelle Davezac

Véronique Torner

Elina Cohen Peirano

Edwige Cyffers

Catherine Ladousse

Emmanuelle Joseph-Dailly

Maÿlis Staub

Amina Khelil

Jean-Claude Laroche

Caroline De Grandmaison

Gina Gulla-Menez

Julie Boucon

Daniella Tchana

Peggy Vicomte

Patrick Hirigoyen

Jean-Marie Chesneaux

Sara Sebti

Diandra Tchatchouang

Khalid Lahraoui

Marie-Caroline Missir

Vanessa Girardet

Margaux Nardini

Zoé Alvado

Nadia Sylla




Marc Landré
EX-JOURNALISTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL / ASSOCIATE PARTNER DE SIA PARTNERS
Marjorie Paillon
JOURNALISTE, PRODUCTRICE ET AUTEURE FRANÇAISE.
Catherine Ladousse
VICE-PRÉSIDENTE DU HAUT CONSEIL À L’EGALITÉ
Patrick Hirigoyen
DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE WAVESTONE
Jean-Marie Chesnaux
INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L’ÉDUCATION, DU SPORT ET DE LA RECHERCHE, ADMINISTRATEUR DE L’ETAT
Caroline de Grandmaison
PRÉSIDENTE FRANCE ET LUXEMBOURG DE CGI
Marie-Caroline Missir
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE RÉSEAU CANOPÉ
Delphine Pouponneau
PRÉSIDENTE DE L’AFMD
Gina Gulla-Menez
RESPONSABLE MASTER SIEE, PARIS DAUPHINE
Axelle Davezac
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE LA FONDATION DE FRANCE
Emmanuelle Joseph-Daily
AUTRICE DE « LA STRATÉGIE DU POULPE » (2021) / ANTHROPOLOGUE CONFÉRENCIÈRE
Peggy Vicomte
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE FEMMES@NUMÉRIQUE
Le jeudi 1er juin dernier, à l’occasion de la séance publique annuelle Femmes@numérique, 5 de ces propositions ont été mises en avant :
La proposition numéro quatre qui vise à “revaloriser la place des sciences dont les mathématiques sont le langage essentiel, auprès de tous les publics et le public féminin en particulier, en montrant leur complémentarité pour répondre aux défis du vivre-ensemble et aux défis technologiques de notre société. Pour cela, rendre les mathématiques accessibles à tous et à toutes en les considérant comme n’importe quelle autre discipline, et en particulier comme le français, en les adaptant aux besoins des élèves et en montrant les bénéfices de l’apprentissage au raisonnement.”.
Nous constatons que 22% des femmes de 25 à 34 ans redoutent, voire renoncent à s’orienter dans les filières et métiers scientifiques ou toute autre filière et métier majoritairement composé d’hommes.
Il est donc urgent d’agir dans les territoires et de promouvoir les filières du numérique auprès des jeunes filles. Nous prévoyons d’étendre les assises du numérique à travers la France et de mobiliser les départements régionaux et départementaux.
La septième proposition a pour but de “[…] promouvoir la spécialité NSI auprès des jeunes filles en conférant à chaque établissement scolaire la capacité d’offrir la spécialité NSI […], et valoriser cette spécialité dans le cadre de la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur, grâce à des actions spécifiques de promotion des sciences, notamment du numérique. Ces actions de promotion doivent être menées parallèlement à des actions de lutte contre l’ensemble des freins qui bloquent l’accès des femmes à ces spécialités […]”.
Nous remarquons que seulement 13% des jeunes filles choisissent la spécialité NSI, ce qui ne permettra pas d’atteindre la parité dans les 5 ou 10 prochaines années. Il est nécessaire de communiquer avec le ministère de l’Éducation nationale pour que la question de la mixité soit intégrée aux programmes NSI.
La douzième proposition, quant à elle, s’intéresse à “répondre à la future augmentation des effectifs féminins dans les formations du supérieur et, par conséquent, une augmentation des effectifs globaux tous genres confondus en augmentant en conséquence le nombre de postes d’enseignantes et enseignants du supérieur dans les disciplines du numérique et des sciences informatiques et de diffuser largement les bonnes pratiques mises en place.”.
Aujourd’hui, seulement 22% des professeurs dans le STIM sont des femmes. Il est donc essentiel d’augmenter en conséquence les effectifs féminins dans les formations du numérique.
La treizième proposition vise à “ Orienter les dispositifs financiers liés aux compétences vers les publics féminins en lien avec les organisations et les branches professionnelles. Les actions menées par les branches professionnelles en direction des entreprises doivent favoriser la mise en place de dispositifs de mentorat, d’alternance et d’apprentissage des jeunes femmes pour faciliter leur formation et leur insertion professionnelle dans les métiers du numérique.”.
Le pouvoir public joue un rôle essentiel, mais il est également important de ne pas oublier l’implication des branches professionnelles. Les acteurs qui composent ces branches ont un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre de l’orientation et de l’action collective en matière de formation, d’accompagnement des entreprises et d’égalité professionnelle.
Enfin, la quatorzième proposition traite du développement « des dispositifs budgétaires dédiés à l’orientation, la formation et l’insertion professionnelle des femmes dans le numérique (jeunes, salariées, demandeuses d’emploi…) en allouant des budgets spécifiques, venant en complément des budgets déjà existants. Faire adopter cette orientation budgétaire dans le cadre du prochain projet de loi de finances et du budget alloué au ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. “.
Les évolutions rapides du numérique et de ses impacts sur l’ensemble des secteurs d’activité nécessitent que les femmes puissent acquérir des compétences tout au long de la vie professionnelle et non plus uniquement en formation initiale.
Ces propositions ont vocation à faire évoluer ou amplifier les politiques publiques dans les champs de l’orientation, de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’emploi et de l’insertion sur le temps long et de façon systémique pour créer les conditions optimales et durables pour un accès massif des femmes aux formations et à l’exercice des métiers du numérique. Ces actions doivent être conduites en synergie entre associations de terrain, collèges et lycées, écoles, universités et acteurs de la formation, entreprises, employeurs, institutionnels, collectivités locales et ministères pour déployer les initiatives les plus impactantes à l’échelle du territoire national.
« Cela fait vingt ans que j’observe la manière dont le numérique façonne notre avenir. Vingt ans que je vois les femmes s’en éloigner, alors même qu’elles ont un rôle essentiel à y jouer. J’ai pu constater l’impact direct de ce manque de mixité dans notre capacité à créer, innover ou recruter les talents.
Le compte à rebours est lancé, plus vite nous féminiserons le numérique, plus vite nous atteindrons une synergie puissante entre les talents féminins et les technologies innovantes et impactantes.
Je salue les actions volontaristes des nombreux acteurs institutionnels, associatifs et entreprises qui œuvrent dans ce sens depuis plusieurs années. En particulier Femmes@Numérique et tout son écosystème.
Je suis à la fois honorée et enthousiaste de rejoindre cette belle équipe composée de professionnels du secteur animée par une même ambition : Offrir aux filles et aux femmes un espace où elles puissent exprimer leurs talents et contribuer au développement technologique et économique de la France. Je veux remercier chaleureusement le Président Henri D’Agrain dont le leadership éclairé a permis de réaliser de nombreuses avancées dans ce secteur.
Mon ambition est de poursuivre ce travail avec audace et de l’amplifier avec l’ensemble des parties prenantes. Agissons pour rendre le numérique plus inclusif et donc plus attractif pour toutes celles et ceux qui y voient une opportunité d’agir positivement sur les mutations de notre temps » Elisabeth Moreno, Présidente de la Fondation Femmes@Numérique.
« C’est avec une immense fierté que je passe le flambeau de la présidence de la Fondation Femmes@Numérique à Elisabeth Moreno. Notre démarche en faveur de la féminisation des métiers du numérique, ces métiers qui permettent d’apporter des solutions aux défis économique, sociaux et environnementaux auxquels nous sommes collectivement confrontés, appelait une personnalité de la stature d’Elisabeth pour accompagner sa dynamique nouvelle de passage à l’échelle auprès de toutes les filles et de toutes les femmes, dans tous les territoires. Elisabeth pourra compter sur mon engagement et celui du Cigref, à ses côtés, pour porter avec elle cette ambition majeure pour l’avenir de notre pays » déclare Henri d’Agrain, délégué général du Cigref et ex-président de la Fondation Femmes@Numérique.
« Cette nomination est une nouvelle exceptionnelle pour Femmes@Numérique ; elle s’inscrit dans un contexte d’accélération de notre démarche depuis les premières assises nationales de la féminisation des métiers et filières du numérique en février dernier. C’est aussi une belle opportunité pour impulser une dynamique de travail renforcée entre l’ensemble des contributeurs de la démarche Femmes@Numérique représentés au sein de la Fondation ou de l’Association qu’ils soient issus du monde économique, académique, institutionnel ou associatif » Corinne Lossy-Dajon, présidente de l’Association Femmes@Numérique.