Des propositions structurantes pour la féminisation des métiers du numérique
À l’occasion des premières Assises de la féminisation des métiers et filières du numérique, Femmes@Numérique, initiatrice et porteuse de ce projet, présente des solutions concrètes et structurantes visant à créer des leviers d’actions impactants en faveur de l’accès des femmes aux métiers du numérique. Nous avons ainsi élaboré 14 propositions structurantes.
Le jeudi 1er juin dernier, à l’occasion de la séance publique annuelle Femmes@numérique, 5 de ces propositions ont été mises en avant :
La proposition numéro quatre qui vise à “revaloriser la place des sciences dont les mathématiques sont le langage essentiel, auprès de tous les publics et le public féminin en particulier, en montrant leur complémentarité pour répondre aux défis du vivre-ensemble et aux défis technologiques de notre société. Pour cela, rendre les mathématiques accessibles à tous et à toutes en les considérant comme n’importe quelle autre discipline, et en particulier comme le français, en les adaptant aux besoins des élèves et en montrant les bénéfices de l’apprentissage au raisonnement.”.
Nous constatons que 22% des femmes de 25 à 34 ans redoutent, voire renoncent à s’orienter dans les filières et métiers scientifiques ou toute autre filière et métier majoritairement composé d’hommes.
Il est donc urgent d’agir dans les territoires et de promouvoir les filières du numérique auprès des jeunes filles. Nous prévoyons d’étendre les assises du numérique à travers la France et de mobiliser les départements régionaux et départementaux.
La septième proposition a pour but de “[…] promouvoir la spécialité NSI auprès des jeunes filles en conférant à chaque établissement scolaire la capacité d’offrir la spécialité NSI […], et valoriser cette spécialité dans le cadre de la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur, grâce à des actions spécifiques de promotion des sciences, notamment du numérique. Ces actions de promotion doivent être menées parallèlement à des actions de lutte contre l’ensemble des freins qui bloquent l’accès des femmes à ces spécialités […]”.
Nous remarquons que seulement 13% des jeunes filles choisissent la spécialité NSI, ce qui ne permettra pas d’atteindre la parité dans les 5 ou 10 prochaines années. Il est nécessaire de communiquer avec le ministère de l’Éducation nationale pour que la question de la mixité soit intégrée aux programmes NSI.
La douzième proposition, quant à elle, s’intéresse à “répondre à la future augmentation des effectifs féminins dans les formations du supérieur et, par conséquent, une augmentation des effectifs globaux tous genres confondus en augmentant en conséquence le nombre de postes d’enseignantes et enseignants du supérieur dans les disciplines du numérique et des sciences informatiques et de diffuser largement les bonnes pratiques mises en place.”.
Aujourd’hui, seulement 22% des professeurs dans le STIM sont des femmes. Il est donc essentiel d’augmenter en conséquence les effectifs féminins dans les formations du numérique.
La treizième proposition vise à “ Orienter les dispositifs financiers liés aux compétences vers les publics féminins en lien avec les organisations et les branches professionnelles. Les actions menées par les branches professionnelles en direction des entreprises doivent favoriser la mise en place de dispositifs de mentorat, d’alternance et d’apprentissage des jeunes femmes pour faciliter leur formation et leur insertion professionnelle dans les métiers du numérique.”.
Le pouvoir public joue un rôle essentiel, mais il est également important de ne pas oublier l’implication des branches professionnelles. Les acteurs qui composent ces branches ont un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre de l’orientation et de l’action collective en matière de formation, d’accompagnement des entreprises et d’égalité professionnelle.
Enfin, la quatorzième proposition traite du développement « des dispositifs budgétaires dédiés à l’orientation, la formation et l’insertion professionnelle des femmes dans le numérique (jeunes, salariées, demandeuses d’emploi…) en allouant des budgets spécifiques, venant en complément des budgets déjà existants. Faire adopter cette orientation budgétaire dans le cadre du prochain projet de loi de finances et du budget alloué au ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion. “.
Les évolutions rapides du numérique et de ses impacts sur l’ensemble des secteurs d’activité nécessitent que les femmes puissent acquérir des compétences tout au long de la vie professionnelle et non plus uniquement en formation initiale.
Ces propositions ont vocation à faire évoluer ou amplifier les politiques publiques dans les champs de l’orientation, de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’emploi et de l’insertion sur le temps long et de façon systémique pour créer les conditions optimales et durables pour un accès massif des femmes aux formations et à l’exercice des métiers du numérique. Ces actions doivent être conduites en synergie entre associations de terrain, collèges et lycées, écoles, universités et acteurs de la formation, entreprises, employeurs, institutionnels, collectivités locales et ministères pour déployer les initiatives les plus impactantes à l’échelle du territoire national.