Développer l’attractivité des filières de formation numérique du collège aux études supérieures

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Au cours de leur scolarité les filles ont en moyenne de meilleurs résultats que les garçons et sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat. En 2021, dans une génération, la proportion de filles lauréates du baccalauréat est supérieure de dix points à celle des garçons.

Lors d’une récente étude, la DEPP a mesuré qu’en fin de 3ième  63% des élèves en fin de troisième ont une maîtrise satisfaisante des compétences numériques et que les jeunes filles obtiennent des scores identiques, voir supérieurs ceux des garçons. 

Depuis sa création, la spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques) ne recueille pas le succès escompté en première et en terminale, à peine 4% des filles la choisissent et elles ne sont plus qu’1% en terminale à la rentrée 2022. 

Les choix des étudiantes dans les formations post-bac reproduisent les déterminismes déjà identifiés tout au long de leur scolarité : dans les formations universitaires, elles sont 86,7% dans les formations paramédicales et sociales et seulement 38,8% dans les formations scientifiques. S’agissant des formations Informatiques, l’écart entre les étudiants et les étudiantes devient considérable. 

Dès PARCOURSUP, les formations Informatiques ne recueillent pas la majorité des choix des jeunes filles. Dans quasi-totalité des propositions de formations (Ingénieurs, Universitaires, professionnelles) et elles représentent moins de 25% des candidates admises. Ce manque d’attractivité est par ailleurs accentué par le caractère sélectif des formations, qui réduit encore le nombre de candidatures féminines.  

Notre conviction est que les jeunes filles ont la capacité de prendre toute leur place dans la transformation numérique en cours et que des signaux faibles montrent que les étudiantes ne se désintéressent pas de cette discipline 

L’examen plus attentif des chiffres montrent en effet que des tendances positives se dessinent : 

  1. Même faiblement, la part des étudiantes dans les cycles ingénieurs en spécialité informatique a augmenté de +2,1% entre 2017 et 2022.  De plus, elles représentent presque 40% (38,4%) des classes de Science physique, mathématique et statistiques, disciplines très recherchées pour l’IA et les métiers de data scientist. 
  2. Dans les formations professionnelles, les étudiantes sont nettement mieux représentées dans des spécialités innovantes telles que « Statistique et Informatique décisionnelle » et « métiers du multimédia et de l’internet », alors qu’elles sont moins de 10% dans des spécialités plus techniques.  
  3. Dans les formations universitaires, où les étudiantes sont plus nombreuses et mieux représentées, de nombreuses passerelles se développent entre les disciplines Informatiques, et ouvrent de nouvelles perspectives de l’usage du numérique

Cependant, même dans les disciplines scientifiques, les sciences humaines et sociales et les sciences du vivant recueillent une majorité de femmes. Un effort important devra être fait pour que les disciplines informatiques attirent véritablement les étudiantes. En 10 ans, la part des femmes doctorantes en Sciences et technologies de l’information n’a augmenté que de 1,9%.  

Des pistes intéressantes apparaissent, mais, il s’agit maintenant de mettre en place les dispositifs qui, s’appuyant sur les leviers qui se dessinent, vont véritablement agir sur les résultats dans les années à venir. Avec des taux de progression de moins de 1% par an dans ces filières de formation au numérique, il faudra, par exemple pour les formations d’ingénieur, plus de 90 ans pour atteindre la parité.